Quand notre monde est devenu chrétien

Quand notre monde est devenu chrétien

Paul Veyne

Language: French

Pages: 110

ISBN: 2:00266827

Format: PDF / Kindle (mobi) / ePub


Quand notre monde est devenu chrétien a reçu le prix du Sénat du livre d'histoire et le grand prix Gobert (décerné sur proposition de l'Académie française) 2007.
Il faisait en outre partie des sélections des 20 meilleurs livres de l'année 2007 sélectionnés par le magazine LIRE, ainsi que des 20 meilleurs livres de l'année 2007 sélectionnés par Le Point.

C'est le livre de bonne foi d'un incroyant qui cherche à comprendre comment le christianisme, ce chef-d'oeuvre de création religieuse, a pu, entre 300 et 400, s'imposer à l'Occident tout entier. À sa manière inimitable, érudite et impertinente à la fois, Paul Veyne retient trois raisons :
1. Un empereur romain nommé Constantin, maître de cet Occident, s'est converti sincèrement au christianisme et a résolu de christianiser le monde pour le sauver.
2. Constantin s'est converti parce qu'au grand empereur qu'il voulait être il fallait une grande religion. Or, à cette époque, face aux dieux païens, le christianisme, bien que secte très minoritaire, était le frisson nouveau, la religion d'avant-garde qui déroulait un gigantesque plan d'amour pour le salut éternel de l'humanité.
3. Constantin n'a forcé personne à se convertir, il s'est contenté d'aider financièrement et administrativement les chrétiens à mettre en place leur Église, c'est-à-dire un réseau d'évêchés tissé sur l'immense empire romain. Lentement, par docilité, les foules païennes se sont retrouvées chrétiennes. La christianisation de cent millions de personnes n'a pas fait de martyrs. Dès lors, on naîtra chrétien comme auparavant on naissait païen.
Au passage, Paul Veyne est amené à évoquer certaines questions : d'où vient le monothéisme ? Faut-il parler ici d'idéologie ? La religion a-t-elle des racines psychologiques ? Avons-nous des origines chrétiennes ?

Quand notre monde est devenu chrétien a reçu
le prix du Sénat du livre d'histoire 2007
ainsi que le grand prix Gobert, décerné sur proposition de l'Académie française, et récompensant « le morceau le plus éloquent d'histoire de France, ou celui dont le mérite en approchera le plus ».

« Paul Veyne est un formidable conteur. Il a une façon inimitable et joyeuse de nouer le dialogue avec les textes classiques et les lecteurs d'aujourd'hui, de prendre ces derniers à témoin en leur offrant, par des analogies éclairantes et audacieuses, un livre passionnant qui examine chaque facette de cette aventure humaine, religieuse et politique extraordinaire. » Gilles Heuré, Télérama.
« Une revigorante promenade spirituelle, imagée, anticonformiste, passionnante, qui rend le lecteur plus intelligent. » L'Express.
« Une démonstration aussi rigoureuse qu'enlevée. Une revigorante promenade spirituelle, imagée, anticonformiste, passionnante, qui rend le lecteur plus intelligent. » Christian Makarian, Le Vif/L'Express.
« Paul Veyne mêle histoire et philosophie avec talent et impertinence. » Juliette Cerf, Philosophie magazine.
« Pétillante d'ironie, cette sociologie des commencements du christianisme n'est pas seulement un modèle, elle est un plaisir de lecture. » Lire.
« Un sommet d'érudition mais aussi une somme écrite dans une langue magnifique. » Le Point.
« Une magistrale leçon d'histoire qui renvoie au débat contemporain sur les fondements de notre culture. » Le Figaro Magazine.

Feminist Biblical Studies in the Twentieth Century: Scholarship and Movement (The Bible and Women: An Encyclopaedia of Exegesis and Cultural History, Volume 9.1)

Did Jesus Exist?: The Historical Argument for Jesus of Nazareth

Living Without Domination: The Possibility of an Anarchist Utopia (Ashgate New Critical Thinking in Philosophy)

Rose Guide to the Temple

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

pathétique des rapports entre la divinité et les hommes. En somme, il a été une innovation, une invention, une création, toutes choses dont l’histoire est faite, bien que certains historiens ne puissent l’admettre, sans doute à cause d’une fausse conception du déterminisme historique et du rôle des conditions antérieures 35. Oui, en ces années 200-300, chez les païens lettrés, le christianisme, par son originalité, son pathétique, son dynamisme et son sens de l’organisation, ne laissait personne

masses païennes ont pu vivre dans l’incurie, indifférentes au caprice de leur empereur ; seule souffrait une mince élite de lettrés païens. Constantin, disions-nous, a laissé en paix les païens et leurs cultes, même après 324, lorsque la réunification de l’Orient et de l’Occident sous son sceptre l’a rendu tout-puissant. En cette année-là, il adresse des proclamations à ses nouveaux sujets orientaux, puis à tous les habitants de son empire20. Écrites dans un style plus personnel qu’officiel,

conclusions des haruspices. Quel respect inattendu pour le paganisme ! Ou plutôt quel sérieux politique ! Car il s’agissait bien plus que de religion ici : les coups de foudre sur les édifices publics étaient une menace politico-cosmique. Constantin agit en chef d’État qui a le sens de ses responsabilités. Mieux encore, Constantin ajoute que les simples particuliers victimes de la foudre sur leur propre demeure étaient autorisés à consulter des haruspices (privés, je crois), mais à la condition

terre », pour bénir un des leurs, lui disent : puisses-tu être heureux comme un fils d’Israël ! (Genèse, XVIII, 18 ; XXII, 18 ; XXVI, 4) : ayant Iahvé pour dieu, Israël peut se considérer comme le peuple le plus heureux du monde. Un jour, les peuples étrangers, reconnaissant sa supériorité, le prendront comme arbitre et juge (Livre d’Isaïe, II, 4 et XI, 10), les Nubiens lui font hommage d’un présent (XVIII, 7); l’humanité détournera ses regards de ses dieux, pour ne plus voir que Iahvé, son

Ézéchiel, XXX, 10, prêtait le même rôle à Nabuchodonosor. 21 À titre de curiosité, relevons qu’une autre prophétie (Livre d’Isaïe, XIV, 1-2), postérieure au Retour en 538 et qui affecte de le prédire, s’est glissée indûment dans celles d’Isaïe et tient un langage encore moins sublime : des Gentils ramèneront sur leurs épaules, en Israël, les enfants des exilés et resteront en Israël, réduits à la condition d’esclaves. Peut-on oser supposer que les riches exilés de Babylone, car il y en avait,

Download sample

Download