Les évaporés: Un roman japonais

Les évaporés: Un roman japonais

Thomas B. Reverdy

Language: French

Pages: 150

ISBN: 2:00353493

Format: PDF / Kindle (mobi) / ePub


Ici, lorsque quelqu’un disparaît, on dit simplement qu’il s’est évaporé, personne ne le recherche, ni la police parce qu’il n’y a pas de crime, ni la famille parce qu’elle est déshonorée. Partir sans donner d’explication, c’est précisément ce que Kaze a fait cette nuit-là.

Comment peut-on s’évaporer si facilement ? Et pour quelles raisons ? C’est ce qu’aimerait comprendre Richard B. en accompagnant Yukiko au Japon pour retrouver son père, Kaze. Pour cette femme qu’il aime encore, il mènera l’enquête dans un Japon parallèle, celui du quartier des travailleurs pauvres de San’ya à Tokyo et des camps de réfugiés autour de Sendai. Mais, au fait : pourquoi rechercher celui qui a voulu disparaître ?

Les évaporés se lit à la fois comme un roman policier, une quête existentielle et un roman d’amour. D’une façon sensible et poétique, il nous parle du Japon contemporain, de Fukushima et des yakuzas, mais aussi du mystère que l’on est les uns pour les autres, du chagrin amoureux et de notre désir, parfois, de prendre la fuite.

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de musique populaire. Kaze laisse aller son front contre le verre. Ferme les yeux. Serre les dents. Vomit et pleure, à l’intérieur. Richard B. Je déteste voyager, c’est ce que Richard B. se répétait en bouclant sa valise. Il n’y avait rien au monde qu’il aimât plus que les habitudes : sa maison, ses amis, son quartier de North Beach, connaître le nom du patron du bar qu’il fréquentait en ville et qu’on le serve, chez les commerçants où il allait plusieurs fois par semaine – Richard n’avait

quartiers des deux armées des daimyo qui s’affrontent, manœuvrant pour faire et défaire les shoguns. Samouraïs et paysans armés de lames courbes, d’arcs longs, déferlent dans les rues. Ils portent des armures légères articulées de couleurs vives, des sabres forgés à Bizen et des poignards sans garde passés dans leurs ceintures. Vous les voyez, leurs casques surmontés de croissants de lune, d’ailes ou de bois de cerf, semblables à des cornes. Ils passent en hurlant, grimaçant, la bouche ouverte

elle n’est toujours pas parvenue au niveau de Geary Street, mais elle commence à entendre les sirènes des voitures de patrouille qui sillonnent sans arrêt les blocs à l’est de Macy’s pour que la nuit reste calme. Dans ce coin de la ville où l’on trouve aussi bien des boîtes de nuit que des magasins chics, cela fait des années que les hobos des années soixante-dix se sont transformés en junkies et en simples clochards. Les plus résistants entretiennent encore une forme de sociabilité, s’appellent

sèches. Il n’ira pas, il ne sortira pas. � Tu n’es pas mon père, tu n’as pas à me dire ce que je dois faire. » Kaze regarde la route devant lui. Dans ce coin de la ville, on dirait que la vie est revenue à la normale. Il remet le contact. � Très bien. Comme tu voudras. — Où on va ? — Je voudrais te montrer quelque chose. — Je veux rentrer. — Ce n’est pas loin. » Ils font route vers le nord, dépassant Ishinomaki, obliquant vers la côte. Les villes ont été durement touchées ici.

qu’elle a connus, plus jeune. Elle se promène mentalement dans les rues de Gion, au sud de Yasaka-jinja, traverse la rivière à Shijo et remonte sur Karasuma, la rue des stands illuminés de sucreries et d’alcools, s’assoit un moment sur le bord du trottoir qui sépare l’avenue en deux. Le peuple anonyme défile devant elle, les couples en yukata, les jeunes filles en groupe, les voisins en famille, les garçons venus des ports, d’Osaka, de Kobe, en bandes de blousons noirs apprêtés et coquets, ils

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