Le Roman d'un être

Le Roman d'un être

Bernard Noël

Language: French

Pages: 75

ISBN: 2:00315373

Format: PDF / Kindle (mobi) / ePub


Pourquoi pas Le Roman de Roman ? Non, dit Opalka, Le Roman d'un être me paraît plus juste : c'est donc le titre retenu. De 1965 à sa mort, en 2011, Roman Opalka a peint la suite des nombres. Chaque nombre est la somme de ceux qui le précèdent, chaque instant de notre vie est la somme des précédédents. "Je fais toujours la même chose et elle est toujours différente, comme est la vie." Regarder peindre Opalka révélait l'identité de son acte et de sa vie ; l'écouter confirmait l'accord entre sa langue et sa main. Pareil engagement est unique : l'écriture tente, ici, d'entrer dans ce mouvement et même de se confondre avec lui...

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quatre cent soixante-cinq mille cinquante-quatre totalisant vingt-six mille huit cent trente-huit nombres soit six à sept mille nombres de plus dans les détails les plus récents ce comptage n’est sans doute qu’une façon de frapper à la porte du travail tout en sachant qu’il n’y a pas d’autre manière de l’ouvrir que le travail lui-même sans illusion ici pour une fois l’écriture a fait surface et ce faisant elle a répandu le temps dans l’espace et brouillé les vieilles dimensions en faisant vibrer

que l’esprit humain est incapable de peindre le chaos tout de suite il va vers une organisation dans ce que je faisais jusque-là il y avait un commencement de relation mais pas de flèche du temps pas de raison logique quand donc une toile est-elle finie je voulais me libérer de l’arbitraire nous sommes dans le fatum entre l’arbitraire de l’origine et celui de la fin mais entre les deux il y a une chose bien définie et peu de choix on dirait parfois que mon travail est un esclavage oui si nous

que comme ça et pas autrement l’installation est une sorte de fête par rapport à ma démarche les muséologues doivent me donner des espaces au lieu de m’accrocher comme n’importe quoi à Munich Helmut Friedel a fait un désastre avec trois de mes toiles on ne peut accrocher mes détails comme on accroche les tableaux habituels il faut un sens entre les détails les photos le son parce que l’espace est une création on peut me donner l’espace le plus moche et je vais le métamorphoser un soir je dîne

bord début de la nouvelle ligne quinte de toux le réflectasol dissimule coupe à hauteur du cou le poignet seul est visible bruit du pinceau dans le godet bruit de la respiration coude plié puis déplié la main remonte elle est seule elle n’a plus de tête elle est dans la lumière elle est en gloire sur le gris elle grignote la ligne en cours le poignet de la chemise lui fait un col c’est elle la tête travailleuse la marieuse de l’espace et du temps la tête la vraie émerge d’un coup la relation

la main avance par flexions rapides quand elle se présente de face par légères crispations quand elle est de côté par minuscules rotations quand n’est visible que son reflet si lors d’une exposition les détails sont présentés à la suite les uns des autres l’écartement entre eux doit être de vingt-trois centimètres ou vingt-trois et demi soit l’ouverture de ma main et la distance par rapport au sol doit être de trente-cinq à quarante-cinq centimètres parce qu’il y a parfois une plinthe ou une

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